La Pause géopolitique

Le monde en 2024 : lignes de force, lignes de fracture ?

Episode Summary

Nous autres, Européens, vivons une période déstabilisante. Nous sommes sans doute le continent le plus préservé des soubresauts politiques, économiques et sociaux par la stabilité de nos institutions, par la protection offerte par l’Union Européenne, par le niveau de vie et la couverture sociale que nous avons construits depuis les décennies de l’après-guerre. Nous avons fortement contribué à proposer au monde un mode de règlement des conflits ou de gestion des biens publics mondiaux basé sur le dialogue, le multilatéralisme, l’édification de règles communes. Or depuis quelques années, ce monde semble en train de s’effondrer. Il est vrai que la guerre s’étend et semble toujours plus proche de nous. A moins de 5 h d’avion de Paris, des combats déchirent l’Est européen, le Caucase, le Proche-Orient, ou le Nord Sahel. Ce sentiment d’un monde qui s’effondre s’explique aussi par la panne du multilatéralisme : le dialogue, la recherche de compromis nous ont permis de vivre en paix au sein de l’Union Européenne or cette capacité à dialoguer entre grandes puissances semble au point mort. Enfin, c’est tout simplement notre place dans le monde qui est aujourd’hui remise en cause lorsque nos tentatives pour proposer des solutions via des normes, des valeurs ou des actions est rejetée. Le monde en 2024 se résume -t-il alors à une géopolitique du désordre ? Tout converge pour donner cette impression : l’extension de la guerre (guerres chaudes et meurtrières, guerres froides porteuse de tensions plus grandes encore), la contestation des démocraties, le regain des protectionnismes, la multiplication des accidents climatiques … Il est donc urgent de chercher l’intelligibilité du monde. Nous savons que nous vivons des crises multiples et que celles-ci sont la traduction du passage d’un monde ancien à un nouveau monde qui est en train de naître. Mais au-delà du recours à cette analyse (inspirée par Gramsci), ne peut-on décrypter les désordres ambiants comme une phase mettant en place de nouveaux acteurs et aussi de nouvelles règles... dessinant un nouveau monde que nous aurions intérêt à prendre en compte, à intégrer le plus rapidement possible pour y trouver notre place. Peter Drucker, l’un des pères du management, disait : « le plus grand danger dans les moments de turbulence, n’est pas la turbulence ; c’est d’agir avec la logique d’hier. » Aussi, mettons-nous au temps présent.

Episode Notes

Nous autres, Européens, vivons une période déstabilisante. Nous sommes sans doute le continent le plus préservé des soubresauts politiques, économiques et sociaux par la stabilité de nos institutions, par la protection offerte par l’Union Européenne, par le niveau de vie et la couverture sociale que nous avons construits depuis les décennies de l’après-guerre. Nous avons fortement contribué à proposer au monde un mode de règlement des conflits ou de gestion des biens publics mondiaux basé sur le dialogue, le multilatéralisme, l’édification de règles communes.

Or depuis quelques années, ce monde semble en train de s’effondrer. Il est vrai que la guerre s’étend et semble toujours plus proche de nous. A moins de 5 h d’avion de Paris, des combats déchirent l’Est européen, le Caucase, le Proche-Orient, ou le Nord Sahel. Ce sentiment d’un monde qui s’effondre s’explique aussi par la panne du multilatéralisme : le dialogue, la recherche de compromis nous ont permis de vivre en paix au sein de l’Union Européenne or cette capacité à dialoguer entre grandes puissances semble au point mort. Enfin, c’est tout simplement notre place dans le monde qui est aujourd’hui remise en cause lorsque nos tentatives pour proposer des solutions via des normes, des valeurs ou des actions est rejetée.
Le monde en 2024 se résume -t-il alors à une géopolitique du désordre ?

Tout converge pour donner cette impression : l’extension de la guerre (guerres chaudes et meurtrières, guerres froides porteuse de tensions plus grandes encore), la contestation des démocraties, le regain des protectionnismes, la multiplication des accidents climatiques … Il est donc urgent de chercher l’intelligibilité du monde. Nous savons que nous vivons des crises multiples et que celles-ci sont la traduction du passage d’un monde ancien à un nouveau monde qui est en train de naître. Mais au-delà du recours à cette analyse (inspirée par Gramsci), ne peut-on décrypter les désordres ambiants comme une phase mettant en place de nouveaux acteurs et aussi de nouvelles règles... dessinant un nouveau monde que nous aurions intérêt à prendre en compte, à intégrer le plus rapidement possible pour y trouver notre place.

Peter Drucker, l’un des pères du management, disait : « le plus grand danger dans les moments de turbulence, n’est pas la turbulence ; c’est d’agir avec la logique d’hier. » Aussi, mettons-nous au temps présent.